Sur la place de Paris, les acteurs sont un peu abasourdis : TotalEnergies réfléchit à déplacer sa cotation principale à Wall Street.
À l'heure où le Parlement planche sur une proposition de loi pour renforcer l'attractivité financière de la France, et où les 27 pays européens plaident tous l'urgence pour une union des marchés de capitaux pour rattraper le retard de leur économie face à celle des États-Unis, ce transfert de cotation ferait mauvais genre !
Mais alors, pourquoi TotalEnergies voudrait partir aux USA ?
Cette volonté de privilégier Wall Street s’explique par la montée en puissance de l’Amérique dans les activités de TotalEnergies. Depuis 2012, la part de l’actionnariat institutionnel nord-américain est montée de 33 à 48 % en 2023, tandis que celle de l’Europe (hors Royaume-Uni) est descendue de 45 à 34 %.
Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a d’ailleurs lui-même parlé de la frilosité de l’Europe vis-à-vis du titre TotalEnergies : « Nous sommes confrontés à une situation, où les actionnaires européens vendent ou maintiennent leur position, alors que les Américains achètent. »
Malgré la dégradation des comptes publics français, les deux agences de notation, Moody’s et Fitch, n’ont pas abaissé leurs notations de la dette souveraine de la France. Ces verdicts constituent un soulagement pour Bruno Le Maire (ministre de l’Économie), car la notation des agences arrive après une succession de déconvenues dans les prévisions faites par le ministère.
Le yen, la monnaie japonaise, tombe à son plus bas niveau historique face à l'euro et au dollar. Sans action de la banque centrale, le gouvernement peut, seul, tenter de freiner la chute de la devise nippone qui pénalise de plus en plus ses consommateurs dépendant de biens de consommation importés...
Cependant, la monnaie japonaise a bondi de 5 yens face au dollar lundi, car les traders évoquent une bonne nouvelle avec une intervention des autorités japonaises pour acheter des yens, pour la première fois depuis 18 mois.
Lorsqu'une monnaie, comme le yen japonais, perd de sa valeur par rapport à d'autres monnaies, comme le dollar américain, cela a plusieurs effets sur l'économie du pays :
Exportations plus compétitives : Les produits japonais deviennent moins chers pour les acheteurs étrangers, ce qui peut stimuler les exportations. Pour un pays comme le Japon, où les grandes entreprises telles que Toyota et Sony dépendent fortement des marchés étrangers, cela peut être bénéfique à court terme.
Augmentation des coûts d'importation : À l'inverse, les biens et services importés deviennent plus chers. Cela peut entraîner une hausse des prix des produits de base comme le pétrole et les matières premières, ce qui peut contribuer à l'inflation dans le pays.
Effet sur le pouvoir d'achat : Pour les citoyens japonais, la dévaluation signifie que leur pouvoir d'achat à l'étranger diminue. Les voyages hors du Japon deviennent plus coûteux, de même que l'achat de biens importés.
Attraction des investisseurs étrangers : Une monnaie faible peut rendre les actifs du pays moins chers pour les investisseurs étrangers, attirant potentiellement plus d'investissements directs étrangers dans des secteurs clés.