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Actuellement, et depuis la fin des années 1970, l’administration fiscale applique un abattement de 10 % sur les pensions de retraite. Ce mécanisme vise à alléger le revenu imposable des retraités, dans la limite d’un minimum et d’un plafond révisés chaque année. Mais les règles vont évoluer. À compter de la déclaration des revenus 2025, prévue au printemps 2026, cet abattement proportionnel sera remplacé par un forfait unique de 2 000 € par foyer fiscal.
Une mesure prévue par la loi de finances 2025, qui doit encore être confirmée dans la loi de finances 2026, et qui aura des conséquences différentes selon le niveau de pension de chaque retraité. Explications.
Retraite 2025 : comment fonctionne l’abattement de 10 % ?
Lorsqu’une personne perçoit une pension ou une retraite, ce montant est en principe imposable comme un salaire. Toutefois, pour tenir compte du fait que les retraités ont souvent des frais moindres que les actifs (plus de cotisations sociales, frais professionnels réduits…), l’administration a prévu un abattement fiscal automatique de 10 % du total des pensions et retraites perçues par le foyer fiscal.
Cet abattement ne peut pas dépasser un certain montant global. En 2025 (revenus 2024), le plafond est fixé à 4 399 € pour l’ensemble du foyer. Il ne peut pas non plus être inférieur à 450 € par personne retraitée (sauf si la pension est inférieure à ce montant).
Bon à savoir 💡
L’administration fiscale applique automatiquement cet abattement lors du calcul de l’impôt (vous n’avez rien à demander). Elle prend vos pensions brutes déclarées, retranche 10 % (dans la limite des bornes ci-dessus), et c’est ce revenu net qui sert de base au calcul de l’impôt.
Imaginons un couple de retraités qui perçoit 30 000 € de pensions annuelles (ensemble). L’administration, avant d’appliquer l’impôt, applique un abattement de 10 %, soit 3 000 €. Comme c’est inférieur au plafond (4 399 €), les 3 000 € sont bien déduits. La base imposable retenue est donc 27 000 €.
Si au contraire les pensions s’élevaient à 60 000 €, l’abattement théorique serait de 6 000 €, mais il serait limité au plafond de 4 399 €.
Retraite et abattement fiscal : la réforme prévue pour 2026
Comme expliqué précédemment, à l’heure actuelle, les retraités bénéficient d’un abattement proportionnel de 10 % sur leurs pensions, avec un minimum (d’environ 450 €) et un maximum (d’environ 4 399 € en 2025). C’est ce qui réduit la base imposable avant calcul de l’impôt.
Néanmoins, le gouvernement a annoncé une réforme qui prévoit :
- La fin de cet abattement proportionnel de 10 %.
- La mise en place d’un abattement forfaitaire unique de 2 000 €.
- Une application prévue de cette réforme pour la déclaration des revenus 2025 (imposés en 2026).
Cette mesure a été annoncée par l’ancien Premier ministre François Bayrou en juillet 2025, dans le cadre du Budget 2026. Elle doit être intégrée au projet de loi de finances pour 2026. Toutefois, comme toutes les mesures fiscales, elle doit être votée par le Parlement avant d’entrer en vigueur.
Bon à savoir 💡
Attention, à ce jour, cette mesure n’est pas encore dans le Code général des impôts. Elle a été annoncée par le gouvernement, mais elle doit encore être inscrite dans le projet de loi de finances 2026, discutée et votée au Parlement, promulguée et publiée au Journal officiel. Tant que ces étapes ne sont pas franchies, le texte légal de référence reste l’article 158 du CGI avec l’abattement de 10 %.
Pourquoi cette réforme avec un abattement forfaitaire de 2 000 € sur l’imposition des pensions de retraite ?
L’État souhaite mettre en place cet abattement forfaitaire de 2 000 € sur l’imposition des pensions de retraite pour diverses raisons. D’abord, pour faire des économies budgétaires. L’abattement de 10 % coûte cher au gouvernement. En le remplaçant par un forfait fixe de 2 000 €, l’État espère récupérer des recettes fiscales supplémentaires.
Seconde raison, pour rendre la mesure plus équitable. Aujourd’hui, l’abattement étant proportionnel (10 %), il bénéficie davantage aux retraités aisés. Ainsi, quelqu’un avec 35 000 € de pension profite de 3 500 € d’abattement, contre seulement 1 200 € pour quelqu’un à 12 000 €. Avec un forfait fixe, tout le monde a le même avantage de 2 000 €, quel que soit son revenu.
Enfin, cette réforme permettra de simplifier le système, qui est plus lisible et plus facile à gérer pour l’administration fiscale.
Retraite : l’abattement de 10 % en 2025 vs l’abattement forfaitaire de 2 000 € à travers un exemple concret
Le tableau suivant illustre la logique de la nouvelle réforme, et présente les changements financiers à prévoir vis-à-vis de l’ancien système.
Montant annuel de pension | Abattement actuel (10 % en 2025) | Abattement forfaitaire prévu (2 000 €) | Impact | Impact fiscal pour 11 % de TMI | Impact fiscal pour 30 % de TMI |
---|---|---|---|---|---|
12 000 € | 1 200 € | 2 000 € | +800 € d’abattement fiscal | -88 € d’impôt | -240 € d’impôt |
20 000 € | 2 000 € | 2 000 € | Neutre | 0 € | 0 € |
60 000 € (couple) | 4 399 € (plafond atteint) | 2 000 € | –2 399 € d’abattement fiscal | +264 € d’impôt | +720 € d’impôt |
Bon à savoir 💡
Attention, cet exemple reste imagé. Le TMI exact dépend du revenu total du foyer et du quotient familial. Dans la réalité, un couple avec 60 000 € de pension pourrait être en tranche 30 %, alors qu’un célibataire avec 12 000 € serait souvent non imposable (avec un impact réel nul).
Que dois-je faire en tant que contribuable vis-à-vis de cette réforme ?
En tant que contribuable, vous n’avez rien à déclarer. L’abattement (qu’il soit 10 % ou forfaitaire 2 000 €) est automatiquement appliqué par l’administration fiscale. Concrètement, vous déclarez vos pensions de retraite dans la case habituelle, et l’administration fiscale applique l’abattement prévu par la loi.
Vous pourriez, en revanche, faire quelques calculs pour savoir si vous serez plutôt gagnant, neutre ou perdant. Cela vous permettra d’anticiper un éventuel supplément d’impôt en 2026 (sur vos revenus 2025). Si vous êtes dans la catégorie « perdants », vous pouvez prévoir que votre impôt à payer en 2026 sera un peu plus élevé. Dans ce cas, vous pouvez envisager de :
- Réaliser des investissements ouvrant droit à des réductions d’impôt.
- Vérifier votre éligibilité à certaines déductions (frais de dépendance, emploi à domicile…).
D’ailleurs, concernant ce premier point, il existe le PER (plan d’épargne retraite). Le PER est un contrat qui sert principalement à préparer la retraite. Néanmoins, il offre un avantage fiscal. Les versements réalisés sur votre contrat peuvent être déductibles de votre revenu imposable (dans la limite d’un plafond).
Concrètement, si vous mettez par exemple 2 000 € sur un PER et que votre TMI est de 30 %, vous économisez 600 € d’impôt l’année suivante. Il peut donc s’agir d’un outil adapté pour neutraliser une potentielle hausse d’impôt liée à la réforme.
Mais attention, le PER est avant tout conçu pour préparer la retraite avant de la prendre. Une fois à la retraite, il reste possible d’ouvrir ou d’alimenter un PER, mais l’intérêt est plus limité. En effet, même retraité, retraité, si vous versez 2 000 € sur un PER, vous pouvez toujours déduire ce montant de vos revenus imposables. Donc si vous êtes dans la tranche à 30 %, vous gagnez 600 € d’impôt en moins, comme un actif. L’intérêt fiscal reste là.
En revanche, attention, comme la sortie est fiscalisée, le contrat peut perdre un peu de son intérêt par rapport à un actif, qui a encore 20 ou 30 ans devant lui avant de débloquer les fonds. N’hésitez pas à réaliser des calculs en amont pour vous assurer de la pertinence de votre démarche.
Retraite et abattement fiscal en 2025 : tout ce que vous devez savoir
Qui va vraiment gagner ou perdre avec la réforme de 2026 ?
Les retraités modestes (pensions < 20 000 € par an) seront avantagés, car l’abattement forfaitaire de 2 000 € sera certainement supérieur à l’ancien 10 %. Pour les retraités autour de 20 000 € par an, l’opération sera neutre. En revanche, les retraités plus aisés (pensions > 20 000 € par an ou couples à revenus confortables) verront leur impôt augmenter, car le forfait de 2 000 € est inférieur à ce que donnait le 10 %.
Est-ce que la réforme est déjà officielle ?
La mesure a été inscrite dans la loi de finances de 2025 (février 2025). Toutefois, elle doit encore être confirmée et intégrée dans la loi de finances 2026 à l’automne, avant d’apparaître dans le Code général des impôts.
En pratique, sauf revirement politique, elle s’appliquera bien pour la déclaration des revenus 2025 (printemps 2026).
Peut-on compenser la hausse d’impôt si l’on est perdant ?
Oui, il existe plusieurs leviers de défiscalisation :
- Faire des versements sur un PER (encore possible même à la retraite, mais l’intérêt peut être plus limité).
- Réaliser des dons à des associations ou fondations (réduction d’impôt jusqu’à 75 % selon les cas).
- Opter pour le crédit d’impôt emploi à domicile (services à la personne).
- Miser sur des investissements défiscalisants (immobilier locatif, Girardin industriel en outre-mer, etc.).