Assurance-vie

Chef d’entreprise : découvrez en quoi une assurance-vie peut être un réel avantage !

Solène Cholat
Solène Cholat14 novembre 2025
Silhouettes of people dancing against a sunset sky.
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Diriger une entreprise revient à prendre des risques chaque jour pour faire avancer son activité. C’est aussi évoluer avec des revenus variables, des charges souvent imprévues et une certaine incertitude sur l’avenir… Professionnellement parlant, tout n’est pas sécurisable. En revanche, il est possible de protéger ce que vous construisez, notamment par le biais d’une assurance-vie. Ce contrat peut vous permettre de créer une épargne personnelle à l’abri du risque professionnel. L’outil peut vous offrir la possibilité de stabiliser vos finances, préparer votre retraite et protéger vos proches (trois piliers parfois négligés dans la vie d’un dirigeant). Zoom sur les avantages de détenir une assurance-vie lorsque l’on est chef d’entreprise.

L’assurance-vie : késako ?

L’assurance-vie est un contrat d’épargne à long terme signé entre un souscripteur (vous) et une compagnie d’assurance. En ouvrant ce contrat :

  • Votre argent peut être placé sur des supports plus ou moins rentables.
  • Les intérêts (ou les plus-values) s’ajoutent petit à petit à votre capital.
  • Vous pouvez retirer cet argent quand vous voulez (on parle alors de « rachat »).

Voici comment fonctionne le contrat une fois ouvert.

  1. Vous y versez de l’argent (librement, quand vous le souhaitez).
  2. Vous pouvez choisir de placer vos fonds : soit sur un fonds en euros (sécurisé, au rendement garanti) ; soit sur des unités de compte (supports financiers plus risqués, mais potentiellement plus rémunérateurs).
  3. Les intérêts ou plus-values s’accumulent au fil du temps.
  4. Vous pouvez retirer de l’argent à tout moment (on parle de « rachat partiel ») ou fermer le contrat (« rachat total »).

Si vous décédez, votre capital est alors directement versé aux bénéficiaires désignés, hors succession (article L132-12 du Code des assurances).

Ouvrir une assurance-vie quand on est chef d’entreprise : ce que ça signifie vraiment

Ouvrir une assurance-vie en tant que chef d’entreprise ne veut pas dire que l’on souscrit un contrat au nom de sa société. En réalité, il s’agit d’un placement personnel, ouvert à votre nom propre, exactement comme pour n’importe quel particulier.

L’assurance-vie n’appartient donc pas à l’entreprise et ne figure pas dans sa comptabilité. Elle permet simplement au dirigeant d’épargner à titre privé, avec une fiscalité avantageuse et une protection du capital vis-à-vis des risques professionnels. En cas de difficultés de l’activité, les sommes placées dans le contrat restent en principe hors de portée des créanciers (sauf abus manifeste).

À l’inverse, lorsqu’une société souhaite placer sa trésorerie, elle ne peut pas ouvrir une assurance-vie, mais doit se tourner vers d’autres solutions réservées aux personnes morales (comme un contrat de capitalisation).

Découvrez ce que peut vous rapporter une assurance-vie

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Quels sont les avantages d’ouvrir une assurance-vie lorsque l’on est chef d’entreprise

Se constituer une épargne personnelle, à l’abri du risque professionnel

Être chef d’entreprise implique très souvent de ne pas avoir des revenus toujours stables. Une étude de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) montre d’ailleurs que « 1 chef d’entreprise sur 2 gagne moins de 2 600 € mensuels » et « 1 sur 5 perçoit moins de 1 400 € mensuels ». La rémunération d’un dirigeant dépend entièrement de la santé économique de son activité. En cas de baisse de chiffre d’affaires, d’imprévus ou de charges plus lourdes, le revenu personnel peut rapidement fluctuer, voire chuter.

Avoir une épargne de côté, notamment par le biais d’une assurance-vie, peut alors être rassurant. Le contrat vous permet, en effet, de mettre de côté une partie de vos revenus et d’y avoir recours en cas de besoin (baisse d’activité ou autre).

Autre avantage, les sommes placées sur l’assurance-vie appartiennent au chef d’entreprise en tant que particulier et bénéficient, en principe, d’une protection contre les créanciers professionnels, conformément à l’article L132-13 du Code des assurances. Cette protection s’applique tant que le contrat n’est pas dénoué et que les versements ne sont pas jugés excessifs ou frauduleux.

Profiter d’une fiscalité avantageuse sur les gains

Autre avantage de l’assurance-vie pour les chefs d’entreprise, vous n’êtes imposé sur les gains qu’au moment où vous retirez de l’argent. Tant que vous laissez votre épargne investie, les intérêts et plus-values s’accumulent sans impôt (ce qu’on appelle la capitalisation des gains). Cela permet de faire « travailler » votre argent plus efficacement sur le long terme.

Au moment d’un retrait (appelé « rachat »), seule la part correspondant aux gains est imposée, jamais le capital que vous avez versé. Dans ce cas, la fiscalité devient de plus en plus avantageuse avec le temps :

  • Avant 8 ans de détention, les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (soit 12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux).
  • Après 8 ans, le taux fiscal baisse à 7,5 % (hors prélèvements sociaux) et vous bénéficiez d’un abattement annuel sur vos gains : 4 600 € d’exonération pour une personne seule ; 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune.

Autrement dit, après 8 ans, la plupart des retraits effectués sur une assurance-vie ne sont que faiblement imposés, voire pas du tout lorsque les montants restent sous le seuil d’abattement.

Préparer votre retraite en douceur

Pour beaucoup de chefs d’entreprise, la transition vers la retraite se fait avec un niveau de revenus réduit. À titre d’exemple, les anciens artisans-commerçants (qui constituent une bonne partie des dirigeants travailleurs non salariés) percevaient en moyenne une pension brute de 1 230 €/mois fin 2020, contre environ 1 540 €/mois tous régimes confondus pour l’ensemble des retraités.

Avoir une assurance-vie ouverte pendant votre vie active vous permettra donc de mettre de l’argent de côté pour préparer votre retraite. Le moment venu, vous pourrez vous servir de ce capital pour compléter votre pension de retraite (souvent insuffisante pour maintenir votre niveau de vie antérieur).

Protéger vos proches et organiser votre succession

L’assurance-vie offre la possibilité d’anticiper et d’organiser la transmission de votre patrimoine. En effet, le contrat inclut une clause bénéficiaire qui vous permet d’indiquer à qui vous souhaitez que votre patrimoine soit transmis en cas de décès.

Dès lors, vous pouvez leur transmettre un capital immédiatement disponible, sans passer par la succession classique. Ce capital n’entre pas dans le calcul de la réserve héréditaire et n’est donc pas bloqué par les procédures de succession.

Sur le plan fiscal, les avantages sont intéressants :

  • Les sommes versées avant vos 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, selon l’article 990 I du Code général des impôts.
  • Après 70 ans, les versements conservent également un régime de faveur, avec un abattement global de 30 500 € (article 757 B du CGI).

Autrement dit, vous pouvez transmettre jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros à vos proches sans droits de succession, tout en gardant le contrôle du contrat de votre vivant.

💡Bon à savoir

Avec l’assurance-vie, vous gardez la main à tout moment. Vous pouvez :

  • verser librement, ponctuellement ou chaque mois selon vos revenus ;
  • retirer une partie de votre épargne quand vous en avez besoin (rachat partiel) ;
  • changer la répartition de vos investissements si votre situation évolue.

Cette flexibilité est précieuse pour les chefs d’entreprise dont les revenus peuvent varier d’une année à l’autre.

Les différents types de contrats d’assurance-vie

Il existe plusieurs types de contrats d’assurance-vie, et la distinction est très importante, car elle détermine le niveau de risque, de rendement et de flexibilité de votre épargne.

Le contrat monosupport en eurosLe contrat multisupportLe contrat en unités de compte (UC) pur
Votre argent est placé sur un fonds en euros, géré par l’assureur. Le capital est garanti à 100 % : vous ne pouvez pas perdre d’argent. Chaque année, les intérêts s’ajoutent à votre capital et deviennent à leur tour garantis (« effet cliquet »). Le rendement est modeste (souvent entre 2 % et 3 % actuellement, voire plus pour les meilleurs contrats).Votre épargne est répartie entre :
• un fonds en euros (sécurisé) ;
• des unités de compte (UC), c’est-à-dire des supports investis en bourse, immobilier, obligations, etc. Vous choisissez la répartition selon votre profil de risque et vos objectifs. Le capital n’est pas garanti sur la part en unités de compte, mais le potentiel de rendement est plus élevé.
L’ensemble de votre épargne est placé sur des supports financiers : actions, fonds thématiques, immobilier (SCPI, OPCI), etc. Le capital n’est pas garanti, il dépend de la performance des marchés. En revanche, les rendements potentiels peuvent être plus élevés sur le long terme.

Assurance-vie pour chef d’entreprise : tout ce que vous devez savoir

Une société peut-elle souscrire une assurance-vie ?

Non. Par définition, une assurance-vie est un contrat fait pour une personne physique (article L131-1 du Code des assurances). Une société n’ayant pas de vie humaine, elle ne peut pas être assurée. En revanche, une entreprise peut placer sa trésorerie sur un contrat de capitalisation, un produit très proche, mais sans volet « vie ou décès ».

Est-ce qu’un employeur doit fournir une assurance-vie ?

Non. Contrairement à la mutuelle santé ou à la prévoyance, l’assurance-vie n’est pas une obligation légale pour les employeurs. Elle reste un outil d’épargne personnel. Certaines entreprises mettent toutefois en place des contrats collectifs de prévoyance (souvent appelés « assurance décès »), qui sont différents. Ils garantissent un capital ou une rente aux ayants droit du salarié en cas de décès, mais ce ne sont pas des contrats d’assurance-vie à proprement parler.

Qu’est-ce qu’une assurance-vie corporative ?

Le terme vient surtout du monde anglo-saxon (« corporate life insurance »). En France, il n’existe pas vraiment sous cette appellation. On parle plutôt de contrat de capitalisation détenu par une entreprise, ou d’assurance homme-clé, lorsque la société assure la vie d’un dirigeant ou d’un collaborateur essentiel afin d’indemniser l’entreprise en cas de décès.

Peut-on nantir une assurance-vie pour obtenir un prêt professionnel ?

Oui. C’est même une pratique fréquente. Vous pouvez donner votre contrat en garantie à une banque pour obtenir un financement, tout en gardant la propriété du contrat.

Que se passe-t-il si le dirigeant décède ?

Le capital de son assurance-vie est versé directement aux bénéficiaires désignés, sans passer par la succession ni par l’entreprise. L’activité de la société suit son propre régime (continuation, liquidation ou transmission selon les statuts).

Un chef d’entreprise peut-il déduire fiscalement les versements sur son assurance-vie ?

Non, car les versements ne sont pas déductibles du revenu imposable. En revanche, les intérêts sont faiblement imposés à la sortie, et la transmission bénéficie d’abattements importants.

Solène Cholat
Solène Cholat14 novembre 2025