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Assurance-vie en titres vifs : De quoi parle-t-on et comment celà fonctionne ?

Solène Cholat
Solène Cholat15 décembre 2025
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Sommaire

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Assurance-vie en titres vifs : de quoi parle-t-on et comment cela fonctionne ?

Il est possible, dans certains contrats d’assurance-vie, d’investir non seulement dans des fonds ou des ETF, mais aussi dans des titres vifs. Il s'agit d’actions ou obligations détenues individuellement au sein du contrat. L’assureur achète et conserve ces titres pour votre compte, et vous bénéficiez directement de leurs performances, des dividendes ou des variations de cours. Cet article vous aide à mieux comprendre ce mécanisme encore peu connu d’assurance-vie en titres vifs et à savoir ce qu’il implique concrètement.

Qu’est-ce qu’un titre vif ?

Un titre vif est un titre financier détenu en direct, à votre nom, sans passer par un fonds ou un support collectif. Concrètement, un titre vif peut être :

  • une action (LVMH, Airbus, Apple, etc.) ;
  • une obligation (dette émise par un État ou une entreprise) ;
  • une part d’ETF ou de SICAV si elle est détenue en direct (mais dans la pratique, on réserve surtout l’expression aux actions et obligations individuelles).

Ce qui le caractérise, c’est que vous possédez directement le titre, comme si votre nom figurait dans le registre de l’entreprise. Ce n’est donc pas une part d’un fonds, mais l’actif lui-même.

Bon à savoir 💡

Imaginons trois manières de détenir une entreprise.

Vous achetez directement une action d’Airbus. Vous possédez une part de l’entreprise Airbus à votre nom. C’est un titre vif. S’il y a un dividende, il vous revient. S’il y a vote en assemblée générale, c’est votre droit. Si le cours monte ou baisse, votre action monte ou baisse. Vous êtes directement exposé à cette entreprise précise.

Vous achetez un fonds actions européennes. Dans ce fonds, il y a par exemple Airbus, LVMH, TotalEnergies, Siemens, etc. Vous ne possédez aucune action individuellement. Vous possédez une part du fonds, qui lui-même détient les actions. Vous êtes exposé à un ensemble d’entreprises, pas à l’une en particulier.

Vous achetez un ETF CAC 40. Même idée : vous ne détenez pas les 40 actions du CAC une par une. Vous possédez une part d’un produit qui réplique l’indice. Vous avez de l’Airbus, mais aussi du L’Oréal, du BNP Paribas, du Safran, etc.

En bref, avec le titre vif, vous détenez l’action elle-même. Avec les fonds ou un ETF, vous détenez un produit qui détient les actions.

Comment fonctionne un titre vif ?

Le fonctionnement du titre vif est le suivant.

  1. Vous l’achetez en direct.
  2. Vous le détenez à votre nom.
  3. Vous subissez ou bénéficiez directement de tout ce qui arrive à ce titre.
  4. Vous achetez le titre sur un marché financier

Pour acheter un titre, vous devez passer un ordre d’achat via un intermédiaire (banque, courtier, assurance-vie qui le permet). Vous achetez un nombre précis de titres à un prix précis. C’est exactement comme acheter un bien, vous payez le prix du marché.

  1. Le titre est inscrit à votre nom (ou au nom de votre contrat)

Selon le support (compte-titres, PEA, assurance-vie), le titre est :

  • soit directement enregistré à votre nom dans le registre de l’entreprise ;
  • soit inscrit dans un compte à votre bénéfice (titres nominatifs administrés, titres détenus via votre assureur).

Dans tous les cas, c’est bien vous qui êtes le propriétaire économique du titre.

  1. Vous recevez tout ce que génère le titre

Une fois propriétaire, vous êtes directement exposé à tout ce qui arrive :

  • Si le cours de l’action monte ou baisse, la valeur de votre titre monte ou baisse exactement au même rythme.
  • Si l’entreprise verse un dividende, ce dividende vous revient directement.
  • Si l’entreprise organise une assemblée générale, vous recevez un droit de vote (selon les modalités de détention).
  • Si l’entreprise subit un événement majeur (fusion, faillite, etc.), vous êtes directement concerné, car vous détenez effectivement l’actif.

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Peut-on avoir des titres vifs dans une assurance-vie ?

Oui, il est possible d’avoir des titres vifs dans une assurance-vie, mais pas dans tous les contrats. Ce n’est pas la majorité des assurances-vie, mais certains contrats en proposent.

Cela est tout à fait possible malgré l’idée de détention directe. En effet, dans une assurance-vie, vous n’êtes pas propriétaire des titres en votre nom propre. Légalement, c’est l’assureur qui détient les actifs pour votre compte, mais il les détient en direct, sur un compartiment dédié, et vous êtes bénéficiaire économique de ces titres.

C’est donc considéré comme une détention en direct dans un contrat, même si ce n’est pas juridiquement votre nom qui figure dans le registre de l’entreprise.

Dans le langage financier, on considère cela comme des titres vifs en assurance-vie. Dans le langage juridique strict, c’est une détention directe via un assureur.

Uniquement certains contrats permettent donc d’avoir des titres vifs sur un contrat d’assurance-vie, car ils doivent :

  • avoir des systèmes capables d’acheter et conserver des actions une par une ;
  • gérer les dividendes, les droits de vote, les splits, les opérations financières ;
  • assurer une liquidité en cas de rachat du contrat.

C’est un fonctionnement plus lourd que d’ajouter un simple fonds ou un ETF.

Bon à savoir 💡

Oui, on peut avoir des titres vifs dans une assurance-vie, mais seulement dans certains contrats. Ce sont bien des actions individuelles (LVMH, Apple…) détenues en direct dans le cadre du contrat. Techniquement, l’assureur détient les titres pour vous, mais pas via un fonds, c’est pourquoi l’on parle bien de titres vifs.

Les avantages et inconvénients d’une assurance-vie en titres vifs

Les avantages de l’assurance-vie en titres vifs

Vous profitez de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie

Même si vous détenez des actions en direct à l’intérieur du contrat, toutes les règles fiscales de l’assurance-vie continuent de s’appliquer, notamment :

  • Pas d’impôt tant que vous ne retirez pas d’argent (fiscalité différée).
  • Après 8 ans, abattement annuel de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple), prélèvement forfaitaire réduit (PFU 7,5 % sur une partie).

En clair, vous détenez des actions, mais vous n’êtes pas imposé chaque année comme dans un compte-titres.

Les dividendes ne sont pas taxés immédiatement

Dans un compte-titres classique, chaque dividende est immédiatement fiscalisé. Dans l’assurance-vie, les dividendes sont réinvestis dans le contrat, sans imposition immédiate. Ils ne seront fiscalisés qu'au moment d’un retrait et avec les règles avantageuses de l’assurance-vie.

Transmission du capital facilitée et fiscalement favorable

En cas de décès (avant 70 ans pour les versements), chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 € sans impôt, quel que soit le contenu du contrat : fonds euros, ETF ou titres vifs. Les sommes versées après 70 ans, quant à elles, bénéficient d’un abattement global de 30 500 €.

Bon à savoir : Les titres vifs bénéficient des mêmes règles de succession avantageuses que l’assurance-vie classique.

Accès direct à des entreprises précises, sans passer par un fonds

L’assurance-vie en titres vifs permet :

  • de choisir des actions individuelles ;
  • de construire sa propre stratégie d’investissement ;
  • de ne pas dépendre d’un gérant ou d’un fonds.

Vous restez maître de votre allocation tout en profitant de la fiscalité de l’assurance-vie.

Les inconvénients de l’assurance-vie en titres vifs

Peu d’assureurs proposent les titres vifs

C’est aujourd’hui un marché de niche. La plupart des assurances-vie grand public ne permettent pas d’acheter des actions individuelles. Vous devez souvent passer par un contrat haut de gamme ou parfois un contrat luxembourgeois.

La liste des actions disponibles est souvent limitée

Même lorsque le contrat propose des titres vifs, vous n'avez généralement pas accès à toutes les actions du monde, toutes les petites capitalisations, toutes les obligations.

Les assureurs sélectionnent souvent une liste restreinte de titres pour simplifier la gestion (souvent les grandes entreprises françaises ou européennes). Vous n’aurez pas la liberté totale qu’offre un compte-titres.

Des frais de transaction parfois élevés

Contrairement à un ETF, où un seul support couvre des centaines de titres, un titre vif implique :

  • des frais d’achat par action ;
  • des frais de vente ;
  • parfois des frais spécifiques à la détention de titres vifs.

Chaque assureur a sa grille, mais globalement les coûts sont plus élevés qu’un simple ETF dans le même contrat.

La responsabilité de la sélection repose entièrement sur vous

Avec un titre vif, il n’y a ni diversification automatique ni gestion professionnelle. Cela implique une connaissance minimale des entreprises, un suivi régulier, une exposition plus forte aux variations (bonnes ou mauvaises) de chaque entreprise. C’est donc un investissement plus technique qu’un ETF large.

Vous ne pouvez pas exercer vos droits de vote librement

Même si vous êtes propriétaire économique du titre, juridiquement c’est l’assureur qui le détient. Selon le contrat soit :

  • vous ne votez pas ;
  • l’assureur vote selon ses propres procédures ;
  • un mécanisme de représentation du vote existe mais avec des contraintes.

Votre pouvoir d’action en tant qu’actionnaire est réduit.

Comparatif des caractéristiques d’un titre vif, d’un ETF et d’un OPC dans un contrat d’assurance-vie

CaractéristiquesTitre vifETF (trackers)OPC / Fonds (SICAV, FCP)
Nature du supportAction ou obligation détenue individuellementPanier répliquant un indice (CAC 40, S&P 500)Portefeuille géré activement par un professionnel
DiversificationTrès faible (une seule entreprise ou émetteur)Élevée (des dizaines ou centaines de titres)Variable mais généralement élevée
VolatilitéForte, dépend d’une seule entrepriseModérée à forte selon l’indiceModérée à forte selon la stratégie
Frais internesAucuns frais internes de gestionTrès faibles (0,05 % à 0,30 % par an)Souvent élevés (0,5 % à 2 %/an)
Frais d’entrée/transactionSouvent plus élevés (ordre d’achat/vente)Généralement faiblesVariables selon le fonds
Accès en assurance-vieRare, seulement dans certains contratsTrès courantTrès courant
Gestion du supportÀ votre charge : sélection, suivi, arbitragePassive (suivi automatique de l’indice)Active : un gérant prend les décisions
TransparenceTotale : on sait exactement ce qu’on possèdeÉlevée : composition accessibleMoyenne : composition parfois complexe ou opaque
DividendesVersés dans le contrat sans fiscalité immédiateRéinvestis dans l’ETF (capitalisant) ou versés (distribuant)Réinvestis dans le fonds

Assurance-vie en titres vifs : tout ce que vous devez savoir

Les titres vifs dans une assurance-vie sont-ils réellement détenus en direct ?

Pas exactement. Dans une assurance-vie, la propriété juridique des titres appartient à l’assureur, qui les détient dans un compartiment dédié pour votre compte. Vous en êtes le bénéficiaire économique, c’est-à-dire que :

  • vous profitez des dividendes ;
  • vous subissez les fluctuations de cours ;
  • vous percevez la plus-value ou la moins-value lors d’un rachat.

En revanche, ce n’est pas votre nom qui apparaît dans le registre de l’entreprise, ce qui explique pourquoi vos droits d’actionnaire (vote, participation aux assemblées) sont limités ou encadrés.

Les titres vifs dans une assurance-vie permettent-ils d’investir sur des marchés étrangers ?

Cela dépend du contrat. Techniquement, rien n’interdit à un assureur d’intégrer des actions américaines ou asiatiques en titres vifs. Mais en pratique, de nombreux assureurs restreignent l’univers d’investissement. Ils privilégient les grandes capitalisations françaises ou européennes.

Et pour cause, gérer les opérations financières sur des actions étrangères augmente fortement la complexité opérationnelle pour l’assureur.

L’accès aux marchés internationaux en titres vifs reste donc limité, sauf dans des contrats très haut de gamme.

En cas de rachat (partiel ou total), comment sont traités les titres vifs détenus dans l’assurance-vie ?

Lors d’un rachat, vous ne récupérez jamais les titres eux-mêmes, mais leur valeur monétaire. Concrètement, l’assureur vend les titres vifs correspondants dans votre contrat. Il calcule la plus-value ou moins-value. Il applique la fiscalité de l’assurance-vie (qui reste avantageuse). Il vous verse le montant du rachat.

Autrement dit, vous ne sortez jamais de l’assurance-vie avec une action LVMH dans votre poche. Vous sortez uniquement avec de l’argent issu de la vente de cette action.

C’est une différence majeure avec un PEA ou un compte-titres, où vous pouvez transférer ou conserver les titres.

Solène Cholat
Solène Cholat15 décembre 2025