Placements financiers

Hausse de la CSG : quel impact sur vos placements ?

Solène Cholat
Solène Cholat22 décembre 2025
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Sommaire

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Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 prévoit une hausse ciblée de la CSG sur certains revenus du capital. Le taux concerné passe de 9,2 % à 10,6 %, soit +1,4 point, pour les revenus perçus à compter du 1er janvier 2026.

Notez, toutefois, qu’il ne s’agit pas d’une hausse générale des prélèvements sociaux. Les salaires, les pensions de retraite et la majorité des produits d’épargne courants ne sont pas concernés. La mesure vise uniquement certains placements financiers détenus hors enveloppes fiscales, comme les dividendes et les plus-values mobilières.

Cette évolution implique donc une légère baisse du rendement net pour les épargnants concernés. C’est pourquoi il est important de bien identifier quels placements sont touchés, et quels supports restent exclus de cette hausse.

Rappel : la CSG, qu’est ce que c’est ?

CSG : définition

La CSG (Contribution sociale généralisée) est un prélèvement obligatoire créé en 1991. Son rôle principal est de financer la Sécurité sociale, au sens large.

La CSG n’est pas un impôt classique comme l’impôt sur le revenu. Elle n’est pas calculée avec des tranches progressives. Au contraire, elle est prélevée directement à la source et est affectée (son produit finance des dépenses précises).

La CSG finance notamment :

  • l’assurance maladie ;
  • les retraites ;
  • les prestations familiales ;
  • la perte d’autonomie (personnes âgées, handicap).

Autrement dit, c’est l’un des piliers du financement du système social français.

Sur quels revenus la CSG s’applique-t-elle ?

La CSG s’applique à presque tous les types de revenus :

  • Les revenus d’activité (salaires, revenus des indépendants, etc.).
  • Les revenus de remplacement (pensions de retraite, allocations chômage, indemnités journalières, etc.).
  • Les revenus du capital et du patrimoine (intérêts, dividendes, plus-values, revenus fonciers, etc.)

La CSG est encadrée par le Code de la sécurité sociale et les lois de financement de la Sécurité sociale votées chaque année par le Parlement. Ses taux et ses modalités d’application peuvent donc évoluer, mais uniquement par la loi.

Bon à savoir 💡

Il n’existe pas un seul taux de CSG. Selon la nature du revenu (salaire, retraite, capital) et parfois la situation du foyer (notamment pour les retraités), le taux applicable peut être réduit, intermédiaire ou normal.

Pourquoi parle-t-on d’une « hausse de la CSG » en 2026 ?

Attention à l’abus de langage : il n’y a pas de hausse générale de la CSG en 2026. Il s’agit en réalité d’une hausse ciblée de la CSG, qui concerne une partie des revenus du capital uniquement.

En effet, le Parlement a voté, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, une mesure portant le taux de CSG de 9,2 % à 10,6 %, soit une hausse de 1,4 point, pour certains revenus du capital.

Les taux de CSG applicables aux salaires et aux pensions de retraite restent inchangés. Cela signifie que pour les personnes en activité (salariés, indépendants, etc.), il n’y aura aucun changement sur la fiche de paie ni aucune hausse du prélèvement de CSG en 2026. Si votre salaire net était de X € en 2025, la CSG ne sera pas la raison pour laquelle il changerait en 2026. De la même manière, la loi de financement 2026 ne crée pas de hausse générale de la CSG pour les retraités.

Seul le taux applicable à certains revenus du capital est relevé à 10,6 %, selon la nature des revenus concernés. Concrètement, pour les ménages qui perçoivent ce type de revenus :

  • le prélèvement social augmente ;
  • le revenu net après prélèvements diminue légèrement.

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Bon à savoir 💡

La hausse ciblée de la CSG prévue en 2026 est avant tout un choix budgétaire et politique. En effet, la Sécurité sociale fait face à un déficit structurel élevé (près de 19 milliards d’euros) et surtout à un besoin croissant de financement de la branche Autonomie (vieillissement de la population, dépendance, handicap).

Cette hausse ciblée de la CSG permet donc de :

  • dégager des recettes supplémentaires ;
  • affectées directement à cette branche.

La deuxième raison est économique et sociale. Dans les débats parlementaires, le gouvernement a clairement écarté plusieurs options (augmenter la CSG sur les salaires, relever les prélèvements sur les pensions de retraite, etc.) pour ne pas pénaliser le pouvoir d’achat lié au travail, ni fragiliser davantage les retraités.

Finalement, ce sont les revenus du capital qui peuvent être davantage mis à contribution que les revenus du travail, sans remettre en cause l’équilibre social général. La mesure vise donc le capital financier le plus liquide, pas l’épargne de précaution ni l’épargne longue.

Hausse de la CSG : quels sont les placements concernés, quels sont les placements exemptés ?

Selon les textes officiels, la hausse de +1,4 point de CSG vise les revenus du capital financier, en particulier les revenus issus des placements financiers classiques :

  • dividendes d’actions ;
  • plus-values mobilières (vente d’actions, de parts de fonds, etc.) ;
  • intérêts de certains placements financiers fiscalisés ;
  • revenus perçus via un compte-titres ordinaire.

En revanche, les textes excluent explicitement plusieurs catégories de placements, notamment :

  • l’assurance-vie (contrats en euros et unités de compte) ;
  • les plans d’épargne retraite (PER) ;
  • l’épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP, etc.) ;
  • les plans et comptes d’épargne logement (PEL, CEL) ;
  • les revenus fonciers ;
  • les plus-values immobilières.

Ces revenus restent soumis aux règles actuelles, sans relèvement du taux de CSG à 10,6 %.

La hausse de la CSG à travers un exemple concret

Madame X détient un compte-titres ordinaire (CTO). Elle a investi dans plusieurs actions cotées en bourse et, en 2025, ces actions lui versent 1 000 € de dividendes bruts. Elle n’a pas placé cet argent :

  • ni dans une assurance-vie ;
  • ni dans un PER ;
  • ni dans un livret réglementé.

Nous sommes donc dans le cas typique d’un placement concerné par la hausse de la CSG.

Avant la réforme (jusqu’en 2025), sur ces 1 000 € de dividendes, Madame X était soumise au prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé « flat tax ». Ce prélèvement se compose de deux parties :

  • 12,8 % d’impôt sur le revenu ;
  • 17,2 % de prélèvements sociaux, dont la CSG à 9,2 %.

Au total, le prélèvement était de 30 %. Concrètement sur 1 000 € de dividendes bruts, l’impôt représente 300 €, soit un revenu net perçu de 700 €.

Avec la réforme (à partir de 2026), le dividende brut reste exactement le même. Madame X perçoit toujours 1 000 €. Ce qui change, ce n’est ni l’impôt sur le revenu, ce n’est ni le placement. C’est le taux de CSG applicable à ce revenu du capital.

La CSG passe de 9,2 % à 10,6 %, soit +1,4 point. Les prélèvements sociaux passent donc de 17,2 % à 18,6 %. Le PFU total passe alors de 30 % à 31,4 %.

Dès lors, sur 1 000 € de dividendes bruts, l’impôt représente maintenant 314 €, soit un revenu net perçu de 686 €. La différence est de 14 € sur 1 000 € de dividendes.

Bon à savoir 💡

La hausse de la CSG prévue en 2026 concerne uniquement certains revenus du capital financier (dividendes, plus-values mobilières, placements via compte-titres), à l’exclusion de l’assurance-vie, de l’épargne réglementée, de l’immobilier et des revenus du travail.

Hausse de la CSG : tout ce que vous devez savoir

Quand s’appliquera cette hausse de la CSG ?

La hausse ciblée de la CSG s’applique aux revenus du capital concernés perçus à compter du 1er janvier 2026. Les salaires et les pensions de retraite ne sont pas concernés.

Est-ce que tout le monde est concerné par la hausse de la CSG en 2026 ?

Non. La hausse de la CSG prévue pour 2026 ne concerne pas l’ensemble des contribuables. Elle vise uniquement certains revenus du capital financier.

Les personnes dont les revenus proviennent essentiellement de salaires, de pensions de retraite, de l’immobilier ou de l’épargne réglementée ne sont pas concernées par cette hausse.

Est-ce que cela va modifier ma fiche de paie ou le montant de ma pension ?

Non. Les taux de CSG applicables aux salaires et aux pensions de retraite restent inchangés. Il n’y a donc aucun impact direct de cette mesure sur :

  • les bulletins de salaire ;
  • les pensions de retraite ;
  • les allocations.

Est-ce une nouvelle taxe ou un nouvel impôt ?

Non. Il ne s’agit ni d’un nouvel impôt ni d’une nouvelle contribution.

La mesure consiste simplement à augmenter un taux existant de CSG, déjà applicable à certains revenus du capital, de 9,2 % à 10,6 %. C’est donc un ajustement ciblé, inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale.

Solène Cholat
Solène Cholat22 décembre 2025