POINT ACTU : Banque Centrale Européenne, coup de frein sur les mesures de relance alors que les risques de croissance augmentent

Publié le 13/09/2018

POINT ACTU : Banque Centrale Européenne, coup de frein sur les mesures de relance alors que les risques de croissance augmentent

Les projecteurs sont tournés ce jeudi sur la Banque centrale européenne, qui tient sa réunion de politique monétaire qui dévoilera son scénario de durcissement monétaire dévoilé en juin. Estimant que l’économie de la zone euro a suffisamment profité du dynamiste des dernières années de relance, seront à l’ordre du jour : la fin aux achats d’obligations cette année et le rehaussement des taux d’intérêt à l’automne prochain.

Avec un rebond de l’inflation et une stabilisation de la croissance, la BCE supprime doucement les mesures de relance, convaincue que son éventail de risques allant du protectionnisme mondial au Brexit ne suffisait pas.

La BCE a acheté plus de 2,5 milliards d'euros de dette au cours des quatre dernières années, ce qui a fait baisser les coûts d'emprunts et stimulé la croissance économique après une récession à double creux qui a presque déchiré le bloc monétaire des 19 membres. « L’assouplissement quantitatif (QE) doit prendre fin à la fin de cette année, notamment pour des raisons politiques. Par conséquent, pour que le message soit cohérent, il faut que les perspectives restent bonnes » déclarent les économistes de Bank of America - Merrill Lynch. La BCE annoncera sa décision politique à 11h45 GMT, suivie de la conférence de presse de Draghi à 12h30 GMT, au cours de laquelle les projections économiques trimestrielles seront également dévoilées.

LES AJUSTEMENTS DE LA BANQUE CENTRALE

Malgré l’optimisme de Draghi sur la croissance, la Banque Centrale devrait réduire certaines de ses prévisions après une série d’indicateurs faibles au cours de l’été, selon un sondage réalisé par Reuters auprès des économistes. Même les indicateurs avancés suggèrent que la croissance devrait au mieux se stabiliser plutôt que de rebondir après un début d’année peu convaincant. L’inflation, principal objectif de la banque, devrait conserver la même tendance qu’il y a trois mois, ce qui ne fait qu’aggraver l’argument en faveur de la poursuite de la politique établie en juin.

La Banque Centrale Européenne est susceptible d'affirmer qu'elle réduira de moitié les achats d'obligations à 15 milliards d'euros par mois à partir d'octobre, confirmant les précédentes prévisions selon lesquelles elle « anticiperait » une telle décision. Mais on pourrait encore dire que la fin des achats d’obligations cette année reste seulement une hypothèse, et qu’il est presque certain que ses prévisions resteront inchangées pour que les taux restent à des niveaux historiquement bas, au moins jusqu’à l’été prochain. Il est peu probable que ceux-ci suscitent l’intérêt des investisseurs, car la fin des achats d’obligations a été pleinement prise en compte et les décideurs politiques ont déclaré qu’il faudrait des événements suffisamment extraordinaires pour revenir sur ces engagements. Il faudrait que les données économiques ou le spectre de risque prennent une tournure plus inquiétante pour que la BCE change de cap.

Draghi pourrait également fournir plus de détails sur la manière dont la BCE réinvestira les fonds de la dette arrivant à échéance, bien que des sources en interne aient déclaré que ces décisions n’auraient pas d’impact significatif sur la politique et qu’elles sont principalement considérée comme « des mouvements techniques » pour assurer un processus de transition en douceur.